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Régine doit sa passion des livres, à sa grand-mère Lucie qui est, comme elle, "la vie, la terre, le désir". Armée d’un appétit littéraire sans borne, elle frappe aux portes des grands éditeurs. Jean-Jacques Pauvert lui fera même confiance en l’engageant comme représentante puis comme assistante de sa librairie parisienne.
D'un ton très libre, voire libertin, ses romans sont souvent des plaidoyers féministes défendant le droit des femmes à s'assumer seules, jusque et y compris dans leur sexualité, qui peut être le lesbianisme. Elle situe l'action de plusieurs de ses romans dans la campagne proche de Montmorillon, et sur les rives de la Gartempe.
Libraire, n'hésitant pas à diffuser des œuvres libertines, Régine crée sa propre maison d’édition : L’Or du temps. Elle est alors la première femme éditeur française. Le premier livre qu’elle publie, Irène, attribué à Louis Aragon, est saisi quarante huit heures après sa mise en vente. Dès cet instant, Régine entame sa lutte en faveur de la liberté d’expression sous toutes ses formes et publie une centaine d’ouvrages dont la plupart font l’objet d’interdictions diverses voire, pour certains, de poursuites pour outrage aux bonnes mœurs. Quelques noms seulement parmi les auteurs que Régine à publié : Apollinaire, Gautier, Louÿs, Restif de la Bretonne, Mandiargue, Hardellet… etc. Rien n’y fait, de nombreux procès et de lourdes sanctions financières l’obligent à déposer le bilan. Elle est contraindre de vendre sa bibliothèque et publie un catalogue de ses mille livres écrits par des femmes (Les Femmes avant 1960). Son catalogue devient une référence universitaire dans le monde entier.
En 1975, Régine fait paraître O m’a dit, un recueil d’entretiens avec Pauline Réage, l’auteur d’Histoire d’O. Ce succès lui permet de créer une seconde maison d’édition qui porte son nom et publie des rééditions de romans du XVIIIe et XIXe siècles, des romans noirs et populaires, de la poésie, une collection de romans de femmes, quelques érotiques et des pamphlets. Ces derniers lui valent de tels déboires qu’elle est à nouveau contrainte d’interrompre son activité d’éditeur en 1978.
En 1980, après un rôle de lesbienne dans la banquière avec Romy Schneider, elle s'intéresse au cinéma: elle écrit et réalise "Contes pervers" qui fut un succès commercial mais un film raté, selon son propre aveu.
En 1982: Elle est chargée d'une mission de deux ans, pour le compte du Ministère de la Culture. Pour ce faire, elle mène une enquête sur les rapports entre les livres pour enfants et la télévision, assortie d’un mémorandum de propositions concrètes pour le développement de la lecture.
En 1986: Grâce à ses droits d’auteur, Régine crée sa troisième maison d’édition : les Éditions Régine-Deforges.
En 1989: Elle est élue présidente de la Société des Gens de Lettres et membre du jury du Prix Femina.
En 1990: Régine reprend, avec son fils Franck Spengler, les Éditions Ramsay, mais celui-ci est contraint de déposer le bilan en 1992, entraînant également la disparition des Éditions Régine Deforges.
En 1997: Elle tient une chronique générale à L'Humanité dont des recueils ont été publiés.
La suite de romans continuant La Bicyclette bleue connaît un grand succès populaire (plus de dix millions d'exemplaires vendus), mais a valu à Régine Deforges quelques démêlés judiciaires avec les héritiers de Margaret Mitchell, auteure d'Autant en emporte le vent, qui ne parvinrent cependant pas à convaincre les juges que Régine Deforges avait plagiée l'Américaine. Ce succès lui assure une stabilité financière.
Elle est l'épouse du dessinateur du Nouvel Observateur Pierre Wiazemski, dit Wiaz, dont elle a trois enfants. Par ce mariage, elle est devenue la belle-fille de François Mauriac qu'elle admire tant !
BIBLIOGRAPHIE
"Régine Deforges fait aimer l'amour"
Régine Deforges est une écrivaine française, née le 15 août 1935 à Montmorillon dans la Vienne.