Exposition
Exposition Serge Gainsbourg à la Cité de la musique
Du 21 octobre 2008 au 1er mars 2009
Le Musée de la musique consacre une exposition à Serge Gainsbourg à l'heure où son génie artistique ne cesse d'être reconnu à travers le monde. Tandis qu'à Londres et à New York, la pop contemporaine redécouvre les talents de poète et de mélodiste du « French artist », Tokyo connaît une véritable « gainsbourgmania », mixant et samplant ses compositions.
Cette exposition est organisée grâce à des prêts exceptionnels consentis par la famille, et particulièrement Charlotte Gainsbourg, ainsi que par les proches de Serge Gainsbourg. Le Musée de la musique a confié le commissariat de ce projet à l'artiste et illustrateur sonore Frédéric Sanchez. Tranchant avec les usages, à mi-chemin entre une exposition et une installation, le projet est l'hommage d'un artiste d'aujourd'hui à une des grandes personnalités musicales françaises du XXe siècle.
Serge Gainsbourg (1928-1991) est l'un des premiers français à incarner une conception contemporaine de l'artiste. Tour à tour peintre, écrivain, poète, auteur, interprète, compositeur, acteur, réalisateur, Serge Gainsbourg fut un artiste qui, sa vie durant, a utilisé l'image sous toutes ses formes et la sienne en particulier, donnant à voir un univers esthétique qui abolit les frontières des « arts majeurs » et des « arts mineurs ».
L'exposition met en valeur les différents aspects de cette ouvre protéiforme, dont la particularité fut d'avoir été pendant 40 ans, à l'instar de celle de David Bowie en Angleterre ou de Bob Dylan aux Etats-Unis, un catalyseur des époques qu'il a traversées. Gainsbourg fut toujours en avance sur son temps : son écriture, ses compositions, ses collaborations, ses orientations esthétiques et même la conduite de sa vie privée ont bien souvent précédé et influencé l'évolution des mours et celle des mouvements artistiques et culturels. Il jouait avec les mots et les références, empruntait tant à la culture classique que populaire, décalait, transformait, arrangeait, inventant ainsi une nouvelle forme de composition faite de montages, de collages.
Commissaire de l'exposition : Frédéric Sanchez - www.cite-musique.fr
Un parcours en 3 dimensions : Images - Mots - Musique
Pendant 40 ans, Gainsbourg n'a cessé de créer des associations et des correspondances entre mots, images et musiques. L'exposition est conçue comme une véritable mise en espace de ces trois dimensions, invitant à un voyage onirique dans l'univers de l'artiste à travers des centaines d'images animées, extraites de films et de documents audiovisuels, des photos.
La musique de Gainsbourg sera présente dans l'exposition grâce à des compositions sonores originales mêlant ses créations, ses inspirations ainsi que des éléments sonores évocateurs de son univers artistique. Ce travail sonore sera spatialisé dans la totalité de l'exposition.
Seront présentés un grand nombre de manuscrits originaux ainsi que des objets et écrits évoquant le travail d'écriture de Serge Gainsbourg.
25 artistes pour 150 textes : Des artistes ont été sollicités pour lire et enregistrer les mots de Gainsbourg, des hommes et des femmes qui l'ont chanté, croisé, aimé, inspiré.
Un parcours à travers quatre grandes périodes :
La période bleue (1958 - 1965)
Avec humour, Serge Gainsbourg a qualifié a posteriori de « période bleue » ses années du début imprégnées du jazz, du réalisme en chanson et de l'existentialisme de Saint-Germain. Alors qu'il est pianiste de bar, Gainsbourg connaît un véritable choc face à Boris Vian et décide de monter sur scène.
Les idoles (1965 - 1969)
Le succès de Poupée de cire, poupée de son qu'offre Serge Gainsbourg à France Gall opère un tournant dans sa vie d'artiste. Il abandonne la scène qu'il laisse aux idoles yé-yés pour devenir un compositeur prolifique qui fait chanter les autres. En 1967, il compose plus d'une centaine de titres et passe ainsi du statut de poète des cabarets à celui de directeur artistique. Qui est in, qui est out : c'est l'époque de la jeunesse et de la vague anglaise, la fin des chansons réalistes.
La Décadanse (1969 - 1979)
Le scandale de Je t'aime moi non plus ouvre une période de dix ans d'intenses créations. C'est dans l'univers noir d'astrakan de son hôtel de la rue de Verneuil que Serge Gainsbourg compose une série de concept-albums qui abordent, à la manière des dandys fin-de-siècle, les thèmes de l'amour-poison, du meurtre passionnel, de la perversion et de la scatologie. Comme Lou Reed avec Berlin, Serge Gainsbourg crée de véritables ensembles narratifs cohérents, Histoire de Melody Nelson (1971), Vu de l'extérieur (1973), Rock around the bunker (1975), et L'Homme à tête de chou (1976) qui participent d'un univers de « la couleur du smoking ». Le cynisme des paroles et le raffinement des mélodies transcendent la variété française.
Ecce Homo (1979 - 1991)
Les années 80 s'ouvrent sur un nouveau scandale, celui de la version reggae de La Marseillaise. En 1984, Gainsbourg collabore à New York avec l'arrangeur de David Bowie et édite Love on the beat. Cette période, signant historiquement le mixage des cultures, des genres et des modes, est celle de la signature pour Gainsbourg : il écrit des titres pour les plus grandes stars du cinéma français, et impose une marque de fabrique dans la publicité, la photographie et le cinéma underground relayée par un art du slogan très maîtrisé. Gainsbourg, à la manière de Warhol à la fin de sa vie, joue de son image avec les médias, tout en cultivant dans l'intimité de la rue de Verneuil, un goût toujours très prononcé pour la culture classique.
Source: http://www.biosstars.com/news/08/serge_gainsbourg_1908170.html